[Interpellation] Le feu couve-t-il à la Police de l’Ouest lausannois?

Voilà un peu plus d’une année – le 1er janvier 2008 précisément – qu’entrait en fonction la Police de l’Ouest lausannois suite à l’acceptation, au printemps 2007, par les 8 communes du District de l’Ouest lausannois du Préavis intercommunal “Création d’une Association de communes pour la gestion de la Sécurité publique dans l’Ouest lausannois”.

Si ce préavis laissait à l’époque imaginer une nette amélioration de l’offre en matière de sécurité publique pour notre commune et une amélioration des conditions de travail et du statut de nos policiers, je dois bien avouer aujourd’hui que je suis passablement déçu.

Les prémices de ma déception pouvaient déjà s’entendre au mois de mars 2008, lorsque je montais à cette même tribune pour m’étonner de la diminution des fréquences des patrouilles de police sur le sol de notre commune suite à la réorganisation.

J’avais d’ailleurs à cette occasion émis l’hypothèse d’une nette insuffisance des effectifs et il m’avait été répondu que des mesures seraient prises pour améliorer la situation.

Car lorsqu’on sait que notre pays compte en moyenne 218 policiers pour 100’000 habitants, l’Ouest lausannois n’en compte théoriquement que 91 pour un bassin de population de 65’000 habitants, soit 140 pour 100’000 habitants.

Certains me diront que ces chiffres n’incluent pas les effectifs de la police cantonale. Certes. Mais qu’à cela ne tienne. Il manque des policiers dans l’Ouest lausannois, vraisemblablement au moins une dizaine.

Notre canton manque d’ailleurs aussi de policiers, situation qui a motivé le Conseil d’Etat à porter 46.3 ETP pour la police cantonale au budget 2009. Ce nombre reste toutefois insuffisant.

Insuffisance d’effectifs d’autant plus vraie, qu’outre la diminution du nombre de patrouilles, il n’est pas rare d’entendre que des policiers ont dû faire deux services de nuit sur un tournus ou que des policiers des postes de ville ont été appelés au pied levé pour renforcer la section de police-secours en mal d’effectifs réguliers.

Notre police peut-elle encore fonctionner correctement dans ces conditions?

Le “burn-out” menace-t-il nos policiers et, partant, notre sécurité?

Aujourd’hui, je constate donc non seulement que la situation ne s’est pas améliorée mais elle s’est, selon toute vraisemblance, empirée.

Conscient que la sécurité publique est une tâche régalienne essentielle au bon fonctionnement de notre société, je pose les questions suivantes à la Municipalité.

Quel est le bilan que dresse la Municipalité en matière de sécurité publique sur la commune une année après l’entrée en fonction de la Police de l’Ouest lausannois?

En particulier, la Municipalité est-elle satisfaite des prestations offertes, notamment en nombre de patrouilles et en matière de police de proximité? Dans la négative, comment entend-elle remédier à cette situation?

Comment la Municipalité explique-t-elle qu’en une année de fonctionnement, la Police de l’Ouest lausannois ait vu le départ de 14 policiers sur un effectif d’un peu plus de 90 policiers? En particulier, comme s’explique-t-elle le départ du tiers de l’effectif des policiers chavannois passés à la Police de l’Ouest lausannois lors de la réorganisation alors même que ceux-ci sont restés fidèles à notre commune des années durant et pendant des périodes financièrement difficiles? Sont-ce les nouvelles conditions de travail qui ne sont pas bonnes?

S’agissant des effectifs, la Municipalité partage-t-elle les préoccupations mentionnées ci-dessus? Dans l’affirmative, comment entend-elle y faire remédier rapidement? En particulier, quelles sont les mesures qui ont été prises au sein du corps de la Police de l’Ouest lausannois pour prévenir en attendant les “burn-out” et autres absences au travail en suite de surcharge de travail?

Le statut de la Police de l’Ouest lausannois est-t-il réellement compétitif, et donc attractif, en comparaison avec les polices des autres villes vaudoises et la police cantonale?

Comment se fait-il que la Police de l’Ouest lausannois ne soit toujours pas équipée en matériel de maintien de l’ordre alors même que la violence dans et aux alentours des stades est malheureusement en hausse dans notre pays et que l’Ouest lausannois compte quelques grandes installations sportives?

A quelle étape en est la mise en place du code de déontologie de la Police de l’Ouest lausannois promis lors des discussions sur la régionalisation?

Chavannes-près-Renens, le 22 janvier 2009

Alexandre RYDLO

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