[Interpellation] Notre commune est-elle en train de devenir un quartier des Pâquis bis?

Notre commune est-elle en train de devenir un quartier des Pâquis bis? Oui, vous m’avez bien entendu. C’est par cette question choc que mon interpellation commence car j’espère que les mesures qui seront prises par notre Municipalité le seront tout autant.

Pour celles et ceux qui ont suivi l’actualité de ces dernières semaines, parler du quartier des Pâquis à Genève, c’est faire référence au ras-le-bol exprimé par des citoyennes et des citoyens de voir leur quartier se transformer jour après jour en fief des seuls dealers et prostituées pour ne pas parler de fief des cartels de la drogue ou des réseaux de proxénétisme. Alors pourquoi cette question choc?

Car combien de temps encore les habitants du quartier de la Blancherie devront-ils supporter de côtoyer au quotidien des dealers et des clients de prostituées?

Combien de temps encore devront-ils accepter que leurs enfants soient confrontés dans la rue ou dans les entrées d’immeuble à des dealers?

Combien de temps encore devront-ils constater que les armoires électriques de leurs bâtiments servent de lieux de stockage à des produits qui tuent?

Combien de temps encore devront-ils avoir peur d’aller promener leurs chiens le soir venu en pensant qu’ils rencontreront des dealers?

Combien de temps encore devront-ils accepter les va-et-vient de certains salons dits de massages mais où s’exercent toutes les formes de prostitution?

Combien de temps encore, enfin, devrons-nous accepter que certains se jouent des lois au vu et au su de tout le monde?

Notre Municipalité peut réagir. Notre Municipalité se doit de réagir!

Car si la drogue et la prostitution sont certes des problèmes généraux de société auxquels il convient de répondre par une approche globale mêlant à la fois prévention, sensibilisation, dissuasion et répression, approche globale qui, au fond, dépasse les prérogatives de notre seule commune, il est par contre de notre devoir d’entendre les préoccupations de notre population et d’y répondre.

Aussi je pose les questions suivantes à la Municipalité:

  • Comment se fait-il qu’aucun plan concret de lutte anti-drogue n’ait encore été développé par la Municipalité pour lutter contre le trafic de drogue dans le quartier de la Blancherie en particulier, et dans notre commune en général?
  • Quelles sont les mesures préventives et répressives concrètes que notre Municipalité adoptera, si possible le plus rapidement possible, pour faire cesser le trafic de drogue dans le quartier de la Blancherie en particulier, et dans notre commune en général?
  • Comment la Municipalité explique-t-elle la corrélation entre l’augmentation perceptible par la population du trafic de drogue dans le quartier de la Blancherie et la mise en place d’une police régionale dans l’Ouest lausannois il y a bientôt un an et demi?
  • S’agissant de ce nouveau dispositif sécuritaire, le possible conflit de compétences entre notre police régionale et la police cantonale en matière de lutte contre la drogue ne nuit-il pas à la sécurité de notre commune en particulier, et de tout l’Ouest lausannois en général? Dans l’affirmative, comment y remédier?
  • La Municipalité est-elle associée à l’établissement des mesures prises par la police cantonale en matière de lutte contre le trafic de drogue sur notre commune? Dans l’affirmative, quelles sont ces mesures? Dans la négative, comment entend-elle remédier à cet état de fait?
  • S’agissant de l’exercice de la prostitution sur notre commune, la Municipalité dispose-t-elle du recensement effectué par la police cantonale, selon l’art. 4 de la Loi cantonale sur l’exercice de la prostitution (LPros, RSV 943.05), des personnes exerçant ce type d’activité sur notre commune? Dans l’affirmative, peut-elle nous en communiquer la teneur en termes statistiques? Dans la négative, peut-elle se le procurer?
  • Quelle est l’autorité compétente pour notre commune en particulier, et pour l’Ouest lausannois en général, chargée de procéder aux contrôles de la prostitution au sens de la LPros? En l’état, par qui, à quelle fréquence et comment ces contrôles sont-ils opérés?
  • Par qui et comment sont prises les mesures voulues par la LPros de prévention et d’encadrement sanitaires et sociales des personnes s’adonnant à l’exercice de la prostitution sur notre commune en particulier et dans l’Ouest lausannois en général?
  • La Municipalité entend-elle restreindre l’exercice de la prostitution sur notre commune comme l’y autorise la LPros?
  • A ce propos, la Municipalité confirme-t-elle l’existence d’une annonce d’exploitation d’une sorte de maison close ou de lupanar au sud de la commune et à deux pas du collège primaire de la Plaine, établissement qui répondrait au charmant nom de “La ferme du plaisir”? Dans l’affirmative, quelles sont les mesures que la Municipalité entend prendre pour empêcher l’ouverture de cet établissement en conformité avec le cadre posé par la LPros?
  • Quelles sont les mesures que la Municipalité prendra pour soustraire les enfants et les habitants du quartier à la vue et aux conséquences de l’activité de cet établissement si d’aventure celui-ci pouvait ouvrir?

Chavannes-près-Renens, le 25 juin 2009

Alexandre RYDLO

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