[Postulat] Pour une zone 30 km/h sur la Rue de la Mouline

Motion déposée par Alexandre Rydlo en date du 19.12.2019, transformée en Postulat et acceptée à l’unanimité par le Conseil communal dans sa séance du 11.04.2019

En date du 14.03.2013, le Conseil communal de Chavannes-près-Renens acceptait la Motion du soussigné intitulée « Pour une pacification du trafic routier à Chavannes ». Cette Motion demandait trois choses :

  1. d’étudier le passage en zones 30 km/h de l’ensemble des axes routiers de la commune à l’exception des axes pour lesquels une loi cantonale ou une loi fédérale prescrit une vitesse minimale supérieure ;
  2. d’étudier l’interdiction du trafic de transit dans les quartiers résidentiels de la commune en mettant en place une limitation de trafic aux seuls résidants de ces quartiers ;
  3. d’étudier l’installation sur l’Avenue de la Gare d’appareils de contrôle de la vitesse, si possible basés sur la vitesse moyenne effectuée sur une portion de l’avenue et non sur la vitesse ponctuelle en certains endroits seulement.

Le dépôt de cette Motion était principalement motivé par l’évolution préoccupante du trafic routier dans notre commune liée à la densification et au développement urbanistique de l’Ouest lausannois, avec pour conséquence la péjoration continue de la qualité de vie des habitant-e-s de notre commune, dès lors que l’augmentation du trafic routier en zone urbaine est généralement source d’insécurité, de bruit et de pollution.

Dans sa séance du 19.06.2014, le Conseil communal acceptait le Préavis 48/2014 comme réponse de la Municipalité à cette Motion. De fait, ce Préavis ne répondait malheureusement pas spécifiquement aux demandes de la Motion, pourtant contraignantes (!), mais apportait un certain nombre de pistes de réflexion intéressantes au sujet des problèmes de trafic routier vécu par la commune. On peut ainsi lire dans cette réponse les éléments suivants.

« Quand bien même la Municipalité rejoint, partiellement, le motionnaire sur son analyse, notre Autorité tient à préciser ici qu’il n’existe pas un seul et unique remède pour soigner ces maux. Ce n’est donc pas par de simples mesures de restriction (en relation avec la Loi sur la circulation routière – LCR) telles que, par exemples : bordiers autorisés, zone 30 km/h, contrôles radars, etc., que les difficultés seront solutionnées. »

Au nombre de possibles solutions répondant aux demandes de la Motion, la Municipalité indiquait en particulier dans sa réponse que « les routes potentiellement concernées seraient :

  • L’ilot Nord de la commune (zone résidentielle) comprenant l’av. de Préfaully (tronçon Ouest), la rue Centrale, le ch. des Glycines et l’av. de la Gare (tronçon Nord déjà réalisé).
  • La rue de la blancherie (zone de haute densité avec commerces et services – la poste) dont la vitesse est largement modérée par la mise en place de stationnement alterné et où les bordiers sont seuls autorisés sur un certain tronçon. Malgré l’efficacité de ces mesures, la Municipalité estime que les aménagements ne répondent pas/plus, aujourd’hui, à la prise en compte des autres usagers (cyclistes notamment) qui sont contraints (au sens de la loi en tous les cas) de respecter la circulation à sens unique. Une autorisation de rouler dans les deux sens pour les vélos pourrait être étudiée.
  • La rue de la mouline (secteur Geopolis) fait actuellement l’objet d’une étude de déplacement de l’assiette de la chaussée existante, en collaboration avec l’UNIL. Dans le cadre des réflexions, il est envisagé de modérer le trafic en tenant compte de la présence des transport publics (TL Ligne 31).
  • Un aménagement similaire est envisageable sur le tronçon de la rue situé à l’Ouest de la Mèbre.
  • La route de la Plaine est également susceptible de pouvoir accueillir de la modération de trafic, tout comme celle de Praz-Véguey. »

De fait, à la lecture de sa réponse, la Municipalité reconnait ainsi :

  1. que le trafic routier et son développement actuel à Chavannes représente un problème et une péjoration pour les habitantes et habitants de notre commune ;
  2. que des aménagements actuels ne répondent ni aux besoins, ni aux évolutions les plus actuels en matière de gestion du trafic ;
  3. que des mesures peuvent être prises et même les cite.

Finalement, que constate-t-on ? Rien, ou presque rien. Tous les aménagements de la chaussée proposés au Conseil communal ces dernières années n’amènent aucune modération effective du trafic routier, et demeurent pour l’essentiel des aménagements cosmétiques avec certes, parfois, quelques améliorations pour les piétons, notamment la largeur des trottoirs. Mais aucune diminution visible des nuisances routières n’est perceptible, bien au contraire.

Et ces nuisances ne vont pas aller en diminuant avec l’augmentation de la population prévue ces prochaines années – 12’000 habitants pour Chavannes à l’horizon 2030-2040 – et la construction prévue d’une nouvelle jonction autoroutière.

Cet état de fait doit changer et les zones 30 km/h peuvent nous y aider. Outre obliger les automobilistes à réduire leur vitesse, notamment grâce à des aménagements infrastructurels, mais aussi grâce à des sanctions plus fortes en cas de non-respect de la vitesse, les zones 30 km/h présentent l’avantage d’offrir une manière intéressante de pacifier le trafic routier et à inciter les automobilistes à changer de comportement, notamment en réduisant leur vitesse ou en trouvant d’autres itinéraires.

La Rue de la Mouline traverse un quartier avec beaucoup d’habitations et un secteur de l’Université de Lausanne UNIL, le quartier Mouline, avec notamment le bâtiment universitaire Geopolis, fréquenté chaque jour par des milliers de personnes, collaboratrices, collaborateurs, étudiantes, étudiants, visiteuses et/ou visiteurs. Cette rue est aussi empruntée par la ligne 31 des Transports publics de la région lausannoise TL.

Outre être fréquentée par des écoliers, cette rue est traversée journellement par des milliers de personnes se rendant de l’arrêt UNIL-Mouline au bâtiment Géopolis, et inversément, sans parler du fait que le bâtiment Geopolis abrite le bar « Le Zelig » lequel appelle nécessairement à une modération du trafic à ses abords, au vu de sa fréquentation, notamment le soir, et des possibles comportements inadaptés qui peuvent en survenir en cas d’abus d’alcool.

La gestion du trafic sur cette rue n’est donc clairement plus adaptée aux défis actuels.

Aussi le soussigné demande-t-il à la Municipalité, par voie de Motion, de créer une zone 30 km/h le long de la Rue de la Mouline, du rond-point devant la vieux-collège, jusqu’au carrefour avec le métro m1. Merci d’avance.

Chavannes-près-Renens, 19.12.2018

Alexandre RYDLO, Conseiller communal socialiste

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[Grand Conseil – Détermination] Violences, troubles de l’ordre public et perturbations de la circulation des trains par des hooligans du sport – Quel bilan, comment les supprime-t-on et comment répercute-t-on les coûts aux clubs de sport concernés ?

Détermination déposée par Alexandre Rydlo lors de la séance du Grand Conseil de mardi 19.03.2019

Le Grand Conseil condamne avec la plus grande fermeté les violences lors des manifestations sportives, et invite le Conseil d’Etat à user notamment de tous les moyens préventifs et dissuasifs à sa disposition, pour empêcher autant que possible la survenance de violences dans le cadre et en marge de manifestations sportives.

Chavannes-près-Renens, 12.03.2019

Alexandre RYDLO, Député socialiste

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[Interpellation] Affichage des sujets politiques lors de votations / élections

Interpellation déposée par Pascal Lang lors de la séance du Conseil communal du 14.03.2019 et traitée lors de la séance du 11.04.2019

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs de Conseillères et Conseillers,

Nous sommes très reconnaissants de la part de la Municipalité et du personnel communal de s’occuper de l’affichage de la propagande politique lors de votations et d’élections. Nous sommes sensibles aux efforts consentis pour cet affichage mais nous regrettons les points suivants :

  • Lors de l’envoi des documents de vote, comprenant les différents candidats, l’affichage public était incomplet et lacunaire, de telle sorte qu’il n’était pas possible d’identifier les candidates et candidates concernés, alors qu’il était déjà possible de voter.
  • Il existe une imprécision concernant le nombre d’affiches par candidat(e) autorisé par emplacement, en cas de candidature inter-partis.

Si nous souhaiterions obtenir des explications sur la façon de procéder de la part des autorités communales, nous aimerions surtout poser les questions suivantes :

  1. Ne serait-il pas possible de de demander aux différents groupes politiques, dès le dépôt des listes effectué, un stock d’affiches correspondant à un affichage communal équitable de chacune des candidatures, y compris une réserve technique ?
  2. Serait-il également possible de fixer aux groupe politiques un délai réaliste de livraison des affiches à la commune, afin de planifier une seule tournée d’affichage pour tous les candidat(e)s et emplacements ? Ceci minimiserait les heures de travail consacrées à l’affichage, augmenterait l’efficacité ainsi que la visibilité générale du scrutin, et améliorerait significativement l’équité des candidat(e)s.

Nous sommes certains que cette façon de faire, économique, ne nécessitant aucun investissement, saura trouver un appui auprès des différents groupes politiques.

Chavannes-près-Renens, 14.03.2019
Pascal LANG, Conseiller communal socialiste

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[Grand Conseil – Motion] Pour une accessibilité à pied et en transports publics du Centre Blécherette de la Police cantonale au Mont-sur-Lausanne

Motion déposée par Alexandre Rydlo lors de la séance du Grand Conseil de mardi 08.01.2019

Le mardi 11 décembre 2018 avait lieu, à 17h30, une séance de la Commission thématique des systèmes d’information du Grand Conseil au Centre Blécherette de la Police cantonale.

Le soussigné n’ayant pas de voiture et voulant expérimenter l’accessibilité du lieu de séance en transports publics, il a consulté la carte du réseau des Transports publics de la région lausannoise (TL) et a malheureusement dû constater que le Centre Blécherette n’était pas du tout desservi par les transports publics. Les deux seuls arrêts proches à 10-15 minutes à pied sont les arrêts « Côtes » et « Blécherette » desservis par les lignes 8 et 60 pour le premier, et les lignes 1 et 21 pour le second.

A l’analyse d’une carte géographique, la manière la plus efficace de se rendre au Centre Blécherette semble être d’emprunter la ligne 8 et de descendre à l’arrêt « Côtes ». Il faut ensuite descendre à pied via un chemin en pente, lequel n’est manifestement ni favorables aux personnes à mobilité réduite ni aux personnes avec une poussette, le chemin aboutissant, suivant le cheminement suivi, à des escaliers.

Par ailleurs, une fois le chemin en pente terminé, le marcheur se trouve confronté à une absence de trottoir pour continuer son chemin en direction du Centre Blécherette. Il a alors le choix, soit de passer par-dessus une haie d’arbustes, soit alors de longer la route, sur la route.

Il n’est pas acceptable qu’un bâtiment voué au service public aussi important ne soit pas accessible correctement et facilement à pied et en transports publics, lorsqu’on sait que plusieurs centaines de collaboratrices et collaborateurs de l’Etat de Vaud y travaillent, que beaucoup de personnes doivent s’y rendre sans voiture pour rendre leur permis de conduire, ou le récupérer en cas de perte de permis, et que beaucoup d’auditions de police s’y passent.

Il ne serait pourtant pas difficile, par exemple, d’étudier un prolongement de la ligne 1 et/ou 21 depuis l’arrêt « Blécherette » jusqu’à celui de « Coppoz », de baliser le chemin depuis l’arrêt « Côtes » des lignes 8 et 60, de créer au moins un trottoir tout le long du Chemin de la Lanterne, et un passage pour piétons au niveau du rond-point à la fin de ce chemin. Bien évidemment, tout ceci devra tenir compte subtilement des projets autoroutiers à venir de l’Office fédéral des routes (OFROU) dans le secteur de la Blécherette.

Aussi je demande au Conseil d’Etat par voie de motion de bien vouloir assurer l’accessibilité multimodale, notamment à pied et en transports publics, du Centre Blécherette de la Police cantonale vaudoise. Merci d’avance.

Chavannes-près-Renens, 08.01.2019

Alexandre RYDLO, Député socialiste

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[Grand Conseil – Postulat] Pour le développement d’un Plan cantonal aux fins de lutter contre la pollution lumineuse

Postulat déposé par Alexandre Rydlo lors de la séance du Grand Conseil de mardi 18.12.2018

Depuis la nuit des temps, l’Humanité a pu observer un ciel nocturne rempli d’étoiles. Elle peut en contempler quelque 200 à 300 milliards. Pourtant, depuis l’avènement de la lumière artificielle, il y a un peu plus de 150 ans, la visibilité des étoiles du ciel disparaît. La voie lactée n’est plus qu’un lointain souvenir. Dans les deux grandes villes de la région lémanique les citadins ne voient la nuit plus que 80 à 250 étoiles.

En lointaine périphérie et dans la campagne en plaine, loin des lacs, les habitants distinguent entre 250 et 1’000 étoiles. Ils peuvent lors de bonnes conditions voir la Voie Lactée. Dans la Vallée, et davantage dans le Pays-d’Enhaut, les habitants peuvent compter jusqu’à 3’000 étoiles et s’émerveiller devant le spectacle de la Voie Lactée. Celle-ci prend seulement toute sa beauté au milieu des océans et loin des continents. Aujourd’hui, Vincent Van Gogh ne pourrait plus peindre son célèbre tableau « La Nuit étoilée », peint en 1889, à Saint-Rémy-de-Provence, car la nuit y est actuellement aussi claire qu’au bord du lac Léman.

Or il n’y a pas que l’humain qui perd ses nuits. La faune et la flore s’en trouvent fortement impactées aussi. Les oiseaux migrateurs qui volent la nuit s’orientent d’après la Lune ou les champs magnétiques. Par temps couvert, la nuit, des bâtiments fortement éclairés attirent ces oiseaux qui viennent s’écraser contre leurs façades. Chaque nuit d’été, des millions d’insectes, dont des pollinisateurs, viennent s’épuiser ou se brûler autour des lampadaires de l’éclairage public. Les zones fortement éclairées comme le long de certaines routes créent des barrières lumineuses que beaucoup d’habitants de la nuit n’osent franchir, réduisant ainsi leurs territoires de chasse ou de reproduction. Ceci peut facilement s’observer chaque année vers la fin du mois de juin au Parc Louis Bourget à Vidy lors du vol nuptial des lucioles.

Outre une substantielle réduction de consommation d’énergie électrique jusqu’à 30% pour des communes ayant tenté l’expérience, la réduction de la pollution lumineuse peut améliorer le sommeil des riverains. En choisissant le bon spectre lumineux des éclairages publics, et notamment en évitant les LEDs émettant dans les couleurs bleues, il est possible de réduire les risques de développement de certaines maladies tels que des cancers liés à la sécrétion de la mélatonine.

Rendre l’obscurité à la nuit

Selon l’OFEV, les émissions lumineuses dirigées ou reflétées vers le haut ont plus que doublé entre 1994 et 2012. La plupart des Suissesses et Suisses vivant sur le plateau et surtout dans les villes n’ont plus vu la Voie Lactée depuis longtemps. Même l’essentiel des étoiles leur reste invisible. Dans le pire des cas, ils ne peuvent que contempler le halo orangé qui leur sert de ciel.

Retrouver un ciel sombre, un paysage nocturne, rempli d’étoiles, passe par la diminution de l’éclairage artificiel. Pour vivre par anticipation un avenir de ciel sombre, il est possible de tenter de couper l’éclairage le temps d’un soir sans lune, dans une commune, au niveau d’un district, voire au niveau de tout le canton, et d’admirer la richesse en étoiles du ciel. Rendons donc la Voie Lactée aux Vaudoises et aux Vaudois !

Protéger la biodiversité

L’être humain est une espèce diurne qui effectue l’essentiel de ses activités le jour. La nuit est le royaume des animaux nocturnes et ils sont légion. Parmi les plus connus, on trouve les chauves-souris, mais l’essentiel des habitants de la nuit sont les arthropodes (insectes, arachnides, myriapodes) qui s’affairent à l’abri de la lumière. Dans ce groupe, on retrouve les papillons de nuit qui jouent un rôle dans la fécondation des fleurs, et servent de repas à d’autres animaux plus hauts sur la pyramide alimentaire.

Dans certains cas, la lumière artificielle diminue le territoire de chasse ou de reproduction des animaux nocturnes. Mais ce que nous connaissons le plus est l’effet d’une forte attirance des lampadaires sur les insectes. L’effet d’aspirations peut s’exercer jusqu’à une distance de 700 mètres qui est bien supérieure à la distance habituelle séparant les lampadaires sur une route. De ce fait, ces lampadaires créent des barrières lumineuses presque infranchissables pour les insectes. Ainsi, la lumière qui est censée relier les hommes sépare les insectes par une fragmentation de leur territoire. De plus, les ampoules piègent et épuisent ou brûlent leurs captifs.

L’éclairage artificiel est une des causes de l’hécatombe importante de la biomasse entomofaune à laquelle nous assistons ces dernières décennies. « En vingt ans, les émissions lumineuses dirigées vers le haut ont augmenté de 70 % en Suisse, constate Laurence von Fellenberg, de la division Espèces, écosystèmes, paysages à l’OFEV ».

« Chaque nuit d’été, en Suisse, des millions d’insectes meurent ou gaspillent leur énergie à tourbillonner autour des lampadaires, estime le biologiste Fabio Bontadina, de l’association SWILD, spécialisée en écologie urbaine ».

Il est impératif de protéger les sites naturels tels que les bords de forêts, les prairies sèches, les zones humides et les bords des eaux de la pollution lumineuse.

Parfois, il suffit de réguler la lumière artificielle pendant les heures critiques de la nuit, ou dans certaines périodes de l’année pour avoir un effet de protection important.

Réduire la facture d’électricité des communes

D’après les statistiques fédérales, l’éclairage public, en Suisse, en 2017, a consommé 401 GWh d’électricité. Cela représente environ 0,7 % du total de l’électricité utilisée. On observe une tendance baissière en la matière, laquelle est probablement due à l’efficacité supérieure de la technologie des LEDs, en comparaison des anciennes ampoules. Pourtant, la luminosité nocturne ne cesse d’augmenter d’environ 2 % par an !

Dans le canton de Neuchâtel, le législatif du Val-de-Ruz a décidé d’éteindre dès 2019 ses lampadaires entre minuit et 4h45 du matin. Il espère réduire ses 4’200 heures d’éclairage de 1’700 heures, et ainsi économiser environ 34’000 francs.

La technologie LED permet également de réduire, par paliers, l’intensité d’éclairage à mesure que le soir avance. La ville d’Yverdon-les-Bains est d’ailleurs en train d’appliquer cette stratégie, avec plus du tiers de ses luminaires désormais équipés de la technologie dynamique. Ces lampadaires vont, suivant l’endroit, jusqu’à l’extinction totale et les avis de la population sont excellents, selon le Municipal des Energies d’Yverdon, Pierre Dessemontet. La ville d’Yverdon a par ailleurs aussi procédé à quelques expériences avec les températures de couleurs effectives des luminaires. Au centre-ville, les luminaires seront équipés de lampes avec une lumière de température effective de 2’700 K, laquelle pourrait même descendre à 2’200 K.

Réduire la consommation d’énergie électrique la nuit deviendra à l’avenir de toute façon nécessaire si, faute de trouver une bonne technique de stockage, cette énergie proviendra principalement de sources de production renouvelables. L’éclairage public nocturne entrera, dans ce cas, forcément en concurrence de ressources avec une mobilité à base électrique et une consommation domotique croissante.

D’autres communes, d’autres régions ou d’autres pays réduisent leur pollution lumineuse

D’autres pays ont déjà pris des mesures pour réduire la pollution lumineuse. La Tchéquie a été en 2002 le premier pays du monde à introduire une législation spécifique pour la réduction de la pollution lumineuse.

Avec sa récente Loi sur la biodiversité, la France s’est donné des moyens pour en faire de même9. En août de l’année 2018, le Parc national des Cévennes a ainsi rejoint le club grandissant des régions qui cherchent à protéger leur ciel en devenant une « Réserve internationale de ciel étoilé ». Depuis lors, le parc utilise ce label dans sa promotion touristique. « Les principales préconisations portent sur la limitation de la température de couleur des sources lumineuses (2’000 K en cœur et 3’000 K en zone tampon), l’orientation du flux lumineux vers le sol (ULOR/ULR < 1%) et l’optimisation des modes de gestion (gradation de puissance, extinction en milieu de nuit…) ».

Dans le canton de Berne, des habitants travaillent sur un projet de « Paysage nocturne dans le parc naturel du Gantrisch ». Il ne manque plus que le Parc Jura vaudois ou le Parc Gruyère Pays d’Enhaut pour valoriser leur propre ciel, et en faire un atout culturel et touristique.

Plus proche de nous, la ville d’Annemasse en Haute-Savoie a organisé une extinction nocturne de l’éclairage public dans certains de ses quartiers afin d’observer les étoiles et montrer les constellations aux habitants.

Des solutions existent

Depuis de nombreuses années, nous constatons une progression insidieuse de la pollution lumineuse de notre ciel. Beaucoup d’entre nous n’ont même pas remarqué que la Voie Lactée a disparu. Par la presse nous avons également appris en 2018 que la plupart de nos insectes et beaucoup de nos oiseaux ont également disparu.

Pour une partie de ces problèmes, la pollution lumineuse artificielle en est la cause, mais il existe des solutions techniques ainsi que des modifications de comportement pour y remédier. Dans certains cas, on peut réduire les émissions, ou en changer le spectre, sans nuire à l’objectif d’éclairer.

Dans d’autres cas, il sera nécessaire d’éliminer la lumière artificielle de certaines zones afin de préserver un espace de vie aux animaux de la nuit.

Mais pour ce faire, les autorités cantonales et communales doivent se donner les connaissances utiles pour mettre en place une stratégie raisonnée qui, ensuite, pourra améliorer notre cadre de vie tout en économisant des dépenses énergétiques. Les milieux naturels se trouveront renforcés.

Le canton pourra ainsi aider les communes qui ont déjà commencé des démarches de réduction de la pollution lumineuse, et profiter de l’occasion pour rendre visible la Voie Lactée à ses habitants.

Aussi ai-je l’honneur, au nom du groupe socialiste, de demander au Conseil d’Etat de bien vouloir étudier l’opportunité de :

  1. établir une planification territoriale afin de limiter la pollution lumineuse sur tout le territoire du canton, soit créer en tant qu’outil de planification et de gestion, une cartographie de la pollution lumineuse nocturne ;
  2. identifier les zones naturelles critiques qui mériteraient des mesures de protection nocturne spécifique, et d’établir des directives régissant l’éclairage dans les zones riches en biodiversité à protéger (bords de lacs, lisières de forêts, zones humides, prairies sèches, créations de corridors d’obscurité, etc.…) ;
  3. élaborer des directives cantonales concernant les horaires et les périodes saisonnières d’éclairage autorisés afin de réduire la pollution lumineuse au strict nécessaire; ces directives doivent également réguler l’extinction des éclairages des bureaux et des commerces lorsque plus personne n’occupe ces locaux, de même que réguler l’extinction des supports publicitaires divers, lorsque peu de personnes les voient, notamment la nuit ;
  4. développer ou introduire des normes déjà existantes concernant les types de lampes à éclairage directionnel et les spectres d’émission souhaités ; l’éclairage extérieur, public ou privé, devrait éviter au maximum les nuisances à la santé humaine, aux animaux et insectes nocturnes tout en diminuant la pollution lumineuse du ciel ;
  5. encourager les communes vaudoises, pour celles qui ne l’ont pas encore fait, à établir des plans lumières spécifiques et complémentaires à celui du canton ;
  6. créer des directives qui faciliteraient l’organisation ponctuelle et régionale d’une extinction de toute lumière extérieure le temps d’une ou plusieurs nuit(s) sans lune afin d’offrir à la population locale un ciel plein d’étoiles.

Chavannes-près-Renens, 18.12.2018

Alexandre RYDLO, Député socialiste

Avec l’appui de la Commission Energie et Environnement du Parti Socialiste Vaudois, en particulier Fred Tschuy, Président, Laurée Salamin, Serge Ansermet, Patricia Zurcher, Céline Gandar et André Maeder, Membres

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